En français : extrait de G X M N A S T X, poème troublé ; bordé par deux poèmes, en anglais.
marble dykes have no soul
they have fingers, they have nails
to scratch
bodies in flames
bully like dogs
a hula hoop
right through their bones
and let mountains
and let mountains
and let mountains
be howls
yeah
ancient joy covers their hearts
they build coffins
like cadillacs
5 à 3, on perd mais je les trouve sublimes, tendues, les cuisses comme des arcs,
la chaleur qui monte sécrète un dôme luxuriant au-dessus des gradins, si je gagnais 8 mètres 95 soudainement je pourrais passer ma main au travers et –
ma rêverie n'atteint pas l'orgasme, le score grimpe encore, elles sur nous, si la défaite se soldait par un viol collectif, je me laisserais faire, la numéro 11 a une fossette et son maillot liquéfié la déshabille intensément, il fait chaud et salé, le même air transvasé de bouche en bouche
toute cette eau produite par les corps qui s'écoule s'écrase s'évapore s'ensable dans les plis des nuques dans l'échancrure du réel,
l'odeur des mousses en néoprène, des tapis de sol et des cerceaux me fait mouiller,
dans les vestiaires j'opère avec des gestes lents je suis toujours la dernière je ferme les yeux, la rumeur érectile des conversations, la vapeur presque mauve, un picotement familier m’enserre la nuque, je serre la serviette pliée savamment entre mes cuisses, et je compte – j’ai toujours été bonne en mathématiques, mesurer des histoires de verres fontaines et de trains qui ne partent jamais à l’heure, une économie d’abandons, et je compte :
Alma a l'odeur du bronze et le nez aquilin, dans la nuit aqueuse ses yeux reflètent nos gestes irisés, sur l'écran liquide de ces milliers de miroirs nous sommes les poissons d'une ère protozoaire et je voudrais ne jamais connaitre le canon de l'évolution pour glisser contre sa peau éternellement
Paulina
Camille et sa silhouette d’adolescent, qui feulait en jouissant, une musique précieuse Renée, son palais était si rose et profond, baiser sa bouche chaque fois me faisait l’effet d’un plongeur tourmenté par une perle
Agathe et ses mains de lutteuse, son emprise ferme sur mon désir soumis d’Indien
Soraya
elle se branlait doucement sur le cheval d'arçon en me guettant mais me laissait toujours sur ma faim, garce, tes parades exhibitionnistes me manquent, à quoi ressemblent tes rêves maintenant ?
Juliane
qui portait bien son nom, cachées derrière l’amas de cordes, dans la salle perdue et surchauffée des poids, ses cheveux s'enroulaient autour de mes chevilles dans des 69 maladroits
Léonie
son corps aussi voluptueux qu'un waterbed, j'avais découpé l'image dans un Playboy et sa texture fatale écroulée dans les néons rosis m'excitait davantage que la brune suave perchée dessus
Aneth
à qui j'imposais des courses à vélo erratiques, pour se glisser dans les herbes, pour me nicher sous son t-shirt Prisunic et sentir la colonne odorifère de ses aisselles
Joan
Hortense Ingrid
Ourika
toute cette eau produite par les corps qui s'écoule s'écrase s'évapore s'ensable dans les plis des nuques dans l'échancrure du réel,
j'imagine une armada de filles en legging qui pleurent sur des steps en marbre rose
et je bande
j'écris des poèmes où des championnes aux musculatures rôdées soulèvent des seins lourds et magnifiques en guise d'haltères
et je suffoque
je cours en petites foulées sur la piste la sueur qui scintille les bouches entrouvertes en cadence cette orgie de jambes me consument
et je meurs
plus tard je serai une grande pornographe et je vivrai dans un campus novel – rejouer dans un temps circulaire parfait mon adolescence en short
shea
she spits and travels through the hoops of my veins
her fist rearranges my shape my self
my will
will i pass the night
the melting the sweet the bloody
night
her story keeps me awake
her tongue keeps me awake
her dreams, they’re salty
how deep is the sea ?
she asks
and that’s how i knew :
our love, our struggle, our world
- dark bold vital -
our thoughts
turned into sharp objects