Note of Intent
The mere fact of existing implies leaving behind an imprint.
Through procreation, creation, and quite simply by the effect we have on our environment all through our lives, both in concrete terms and in terms of transmission… all of these notions are imprints.
It is true that I cannot avoid approaching the question of ecology without approaching that of human relation and cultural heritage (beliefs, educations, rituals… etc.) transmitted from generation to generation. Had all the people of the world adopted permaculture as their sole model and had they respected the philosophy of life that follows, we would not be here and would today have a much healthier planet. But this is not the question, as we cannot go back on the harm that has been done.
Be this as it may, as an artist and citizen of the world, I think it is necessary to continue to question ourselves and to act. Yet the paradox persists, for as well aware as we may be, what we bring into existence has repercussions nonetheless on the equilibrium of the planet.
Create to leave a trace: is that not what artists do? Create to cry, I exist! or, I existed! … this does not prevent certain individuals from deploying enormous resources in terms of materials, energy, human organization, the production of works, communication…
My proposition for Footprint Zero thematically aligns with a recurring predilection in my work: the forest. The forest as an origin of life, as the lungs of the earth, as a place where human beings, since the dawn of time, find renewal and lose themselves. Sometimes majestic and verdant, sometimes decimated by man or by fire, the forest remains the ultimate symbol of the perfect countryside.
Finding my inspiration in Chinese and Japanese miniature forests, places of magic in which man recreates symbolically an ideal form of nature in which he can seek out original happiness, I propose a landscape that one can show on a large surface. However, this landscape is far from being ideal: it represents a fragment of our nature suffering from mistreatment.
This landscape is mountainous, rocky, arid and yet includes a few trees here and there that have survived the blight of humanity. Having to crouch to observe a landscape is not habitual. The miniature scale evidently reduces the imprint but also raises higher questions… Working on the notion of the micro and the macro, as is my habit in my drawings of Found Objects, I affirm that the fragment reveals something of the whole. Furthermore, seeing it through a cinematic lens or the eye of a camera, we might well imagine ourselves inside a real landscape at human scale.
The relativity between the scale of nature and that of man is, as such, totally inverted, with the hope that this creates a snapshot of consciousness, an instant in visitor’s time.
Rita Alaoui, Casablanca, Thursday, April 20, 2017. Translated by Alisha Mascarenhas & Jean-Jacques Poucel
Note d’intention
Le seul fait d’exister implique une empreinte laissée derrière nous.
Par la procréation, la création et tout simplement par l’impact que nous avons sur notre environnement tout au long de notre vie et ce de manière concrète mais aussi par la transmission …toutes ces notions sont des empreintes.
Il est vrai que je ne peux m’empêcher d’aborder la question de l’écologie sans aborder celle des rapports humains et des héritages (croyances, éducations, rituels…etc.) transmis de générations en générations. Si tous les peuples du monde avaient adopté la permaculture comme modèle unique et respecté la philosophie de vie qui en découle, nous n’en serions pas là et aurions aujourd’hui une planète bien plus clémente. Mais là n’est pas la question puisque nous ne pouvons revenir en arrière et que le mal est fait.
Malgré cela, en tant qu’artiste et citoyen du monde je pense qu’il est nécessaire de continuer à se questionner et à agir, mais le paradoxe persiste, car ce n’est pas pour autant, même avertis que nous menons une existence sans aucune répercussion sur l’équilibre de la planète.
Créer pour laisser une trace, c’est bien ce que font les artistes ? Créer pour crier j’existe ! ou j’ai existé ! … cela n’empêche pas certains d’employer des moyens énormes en termes de matériaux, d’énergie, de mobilisation humaine, de production d’œuvre, de communication…
Ma proposition pour Footprint Zero est en rapport avec un thème de prédilection récurent dans mon travail, la forêt. La forêt comme origine de la vie, comme poumon de la terre, comme lieu où l’homme depuis la nuit des temps se ressource mais se perd aussi. Tantôt majestueuse et verdoyante, tantôt décimée par l’homme ou par le feu, la forêt reste le symbole ultime du paysage parfait.
En m’inspirant des paysages miniatures Chinois et Japonais, lieux de magie dans lequel l’homme recrée symboliquement une nature idéale dans laquelle il peut aller jusqu’à retrouver le bonheur originel, je propose un paysage que l’on pourrait servir sur un grand plateau. Cependant ce paysage est loin d’être idéal, il représente un fragment de notre nature souffrant de maltraitance.
Ce paysage est montagneux, rocheux, aride mais comporte quelques arbres ici et là ayant survécu au fléau qu’est l’homme. Devoir se baisser pour observer un paysage n’est pas habituel.
L’échelle miniature réduit évidement l’empreinte mais bien au-delà cela questionne… En abordant la notion du micro et du macro, tout comme j’ai l’habitude de le faire dans mes dessins d’Objets Trouvés, j’affirme que le fragment est révélateur d’un tout. D’ailleurs soumis à l’oeil d’une caméra ou d’un simple appareil photo l’on pourrait presque se croire à l’intérieur d’un vrai paysage à l’échelle humaine.
La relativité entre l’échelle de la nature et celle de l’homme est ainsi totalement renversée en espérant que cela crée une vraie prise de conscience, le temps d’un instant au visiteur.
Rita Alaoui, Casablanca, jeudi 20 avril 2017